Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/113

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cune autre civilisation vivante. Nulle ne présente moins de contradictions et plus d’unité. En elle, on ne l’a jamais dit avec plus de vérité, tout conspire, tout concourt, tout consent. Que l’on interroge ses lois, ses mœurs, sa philosophie, son agriculture, ses arts ou son industrie, on n’obtient jamais qu’une réponse: l’unité absolue de l’humanité, et la famille qui est le groupe où ce principe est le plus immédiatement manifeste. Quant à moi, c’est par l’agriculture que je suis arrivé à la connaître et l’on verra tout à l’heure combien le hasard m’a servi.

On n’attend certainement pas de moi que je fasse ici un exposé complet ou même seulement quelque peu étendu des doctrines de l’Encyclopédie chinoise. Un savant seul en serait capable. Je me bornerai à n’en dire, en aussi peu de paroles que possible, que ce que j’y cherchais moi-même, à savoir : l’explication suffisante des faits que j’avais tous les jours sous les yeux. Le lecteur aura ainsi tout ce qu’il faut pour refaire les opérations auxquelles je me suis livré ou pour les contrôler, et il me saura gré de m’en tenir là.

Encore un mot. Le corps de doctrine développé dans le Tchi-Pen-Ti-Kang a ceci de particulier, qui peut être un signe de la race chinoise : qu’il n’a eu, dans son ensemble, aucun inventeur, révélateur ou fondateur. Il n’est point tombé du ciel tout d’une pièce. On dit qu’il était contenu tout entier dans les