Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/134

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vue du commerce ou d’opérations à courtes échéances.

On cite quelques maisons qui opèrent avec des fonds de 10 ou 12,000,000 de francs ; ce sont alors presque toujours des associations. La plus puissante compagnie de navires à vapeur actuellement en Chine est une compagnie chinoise. On estime son capital à 20 ou 30 millions. On parle aussi d’un Chinois qui aurait une fortune personnelle de 100 millions de francs en entreprises de tout genre, agricoles, industrielles, financières, commerciales, etc. Il passe pour le Rothschild de la Chine. Ce sont toutefois des faits exceptionnels. Les industries qui, en général, ont le plus besoin de capitaux, comme par exemple les forges et les fonderies de fer, marchent en Chine avec des fonds de 50 à 100,000 francs, et le plus souvent ce capital est fourni par trois ou quatre associés. Je connais au Sé-Tchuen une fonderie qui, avec un capital de 50 à 60,000 francs, produit de 40 à 60,000 kilogrammes de fonte par jour. Quand la fonte a été de 40,000 kilogrammes, on arbore un pavillon rouge à l’une des cheminées ; à 45,000, on ajoute à la solde des ouvriers 2 onces de viande ; à 50,000, 4 onces ; à 60,000, 4 onces et deux verres de vin[1]. Elle occupe à la fabrication 12 ouvriers qui ont droit à ces largesses, et elle en emploie 300 autres soit à l’extraction, soit au transport du minerai. Enfin, puisque j’ai donné tant de

  1. Le vin chinois est fait avec du riz ou du sorgho.