Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/181

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marché des soies chinoises établi à Lyon, trop près de la fabrique. Je ne veux pas rechercher s’ils ont tort ou raison ; je veux dire seulement que les avantages que l’on se promet ne sont pas absolument incontestables ni incontestés. Il est vrai que, dans tout ce qui précède, je n’ai absolument considéré que les affaires possibles avec le Tonkin lui-même. C’est qu’en effet, hors des limites de notre protectorat, nous ne serons plus chez nous, nous ne serons plus les maîtres. Escompter le commerce que nous pourrions faire au delà serait s’exposer à de graves mécomptes, surtout si nos relations avec la Chine, je dis avec les Chinois et non pas seulement avec leur gouvernement, n’étaient pas entièrement cordiales. Que, de son propre mouvement ou poussée par je ne sais quelle influence, elle nous ferme ses frontières de ce côté, voilà nos châteaux en Espagne par terre. Le Tonkin qui, à proprement dire, n’est qu’une route, ne devient plus qu’une impasse. On a parlé d’un commerce possible de 200 millions avec les provinces occidentales de la Chine, le Yu-nan, le Koueï-tcheou, le Kouang-si, une partie du Se-tchuen, etc. C’est beaucoup pour 50 millions d’habitants, puisque, pour les 500 millions qui forment la totalité de la population chinoise, notre trafic n’est que de 1,100 à 1,200 millions, importations et exportations réunies. Et il faut se rappeler que, de ce chiffre d’affaires, la France ne retiendra très probablement que la plus minime partie.