Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/193

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fondamentales de la civilisation chinoise, j’y contredirai moins ; mais cela supposerait les mêmes qualités que le bouddhisme, c’est-à-dire un renoncement absolu à toute suprématie et à toute domination temporelle et politique, et il n’est guère permis de croire que la nouvelle Église s’y serait longtemps résignée. Quoi qu’il en soit, dénoncés par les dominicains et par les lazaristes, suspendus ou supprimés par le pape Clément XI, les jésuites durent renoncer à leurs projets, et l’on sait trop les scènes scandaleuses et violentes à la suite desquelles le gouvernement chinois se décida à les expulser tous, jésuites et lazaristes, pour qu’il soit nécessaire de les rappeler ici. Admis de nouveau en Chine vers 1840, les missionnaires de tous ordres que l’on envoie maintenant en Chine sont et doivent être simplement des catéchistes auxquels il est expressément défendu de s’occuper de questions qui pourraient renouveler les disputes d’autrefois. Les recherches véritablement scientifiques leur sont donc interdites, et le très petit nombre de ceux auxquels, en considération d’aptitudes exceptionnelles, les évêques permettent de s’occuper d’autres sujets que de leur apostolat, ne peuvent guère se livrer qu’à des travaux de linguistique et de compilations. C’est sans doute assez pour qu’ils rendent et qu’ils aient en effet rendu de très grands services. Quant à regretter que le champ de leurs explorations ne soit plus aussi illimité qu’autrefois, je ne sais s’il ne faut pas au contraire s’en féliciter dans l’intérêt de la science