Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/223

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préférées des Chinois ? On loue pour la journée un kiosque au bord de l’eau, dans un beau site, à la campagne. On part le matin avec quelques amis, en emportant des pinceaux, un bâton d’encre et du papier ; on déjeune, on dîne, et entre temps, on met au concours une page de vers sur des sujets libres ou donnés. Ceux qui préfèrent la musique font partie de quelque société lyrique, car toutes ces sociétés sont très nombreuses. On voit, en définitive, que l’art, en Chine, n’est pas plus négligé qu’ailleurs, et que le Chinois ne vit pas constamment penché vers la terre. La poésie et l’art de la musique ne sont pas les seules causes de ces distractions. Je crois bien que je suis encore membre d’une société nautique, pour un ou deux prix de 8 francs chacun institués par moi un jour que j’arrivai en pleine fête et au milieu de régates organisées dans le voisinage d’une petite ville du Hou-Pe, sur les bords du Yang-tse-Kiang.

Les postes publiques sont laissées à l’industrie privée, et grâce aux concurrences établies ou toujours prêtes à s’établir au milieu d’une population active et nombreuse, je n’ai jamais entendu de plaintes sérieuses touchant l’exactitude ou la fidélité du service. Quant aux besoins de l’État, le gouvernement emploie des courriers à cheval, qui franchissent des distances énormes en un temps incroyablement court. Ainsi, j’ai entendu affirmer que de Pékin à Han-Keou ou à Tchen-tou-sen, capitale du Se-Tchuen, la distance, qui