Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/226

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dant, même à présent, on sait que les droits de douane sur les marchandises européennes ne sont après tout que des droits ad valorem de 5 à 6 p. 100 pour la plupart des articles, de 8 à 12 pour quelques autres, et de 33 p. 100 pour l’opium seulement. Et pourtant, l’opium à part, toute l’Europe réunie ne parvient qu’à grand’peine à vendre à chaque Chinois pour 50 ou 55 centimes par an de cotonnade et de quincaillerie, tandis que la Chine vend pour 3 francs au moins de ses produits à chaque Français ! Les avantages que l’on se promettait des traités en sont réduits là, et tous les efforts possibles sont venus se briser contre ce tout petit chiffre de 3 francs d’impôt. Ce n’est vraiment pas la peine de faire des traités ni d’avoir un ministère spécialement chargé de les rédiger. Les 3 francs d’impôt et la densité de la population, — les Chinois ont raison : — voilà le meilleur ministre del Fomento. Le commerce intérieur, la production et la consommation locales exemptes de tout impôt et aussi intenses que possible, sans aucune éventualité étrangère qui puisse en troubler les rapports, en voilà les œuvres les plus immédiates.

La marine de guerre chinoise n’existait pour ainsi dire pas il y a trente ans. Elle ne se composait que d’un certain nombre de jonques de toute grandeur, dont le service consistait à protéger les côtes et à transporter les troupes d’une province à une autre, par les fleuves et les rivières qui les parcourent.