Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/23

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villes peuvent en donner l’idée. La terre envahit l’eau. Des champs et des jardins établis sur des radeaux couvrent certains lacs. Les rochers se chargent de moissons. Partout, d’ailleurs, les cultures les plus précieuses et les plus délicates, celles qui réclament le plus de bras et d’assiduité, le sucre, la soie, le thé, la cire, etc. Jusqu’aux vallées les plus lointaines, une fécondité du sol qui fait souvent rendre aux récoltes de riz jusqu’à 12 et 14,000 kilogrammes à l’hectare, et donne à la terre une valeur de 23 à 30,000 francs. On voit que, sous le rapport de la population, les Chinois nous laissent très loin derrière eux. Et cependant, tandis que nous nous plaignons déjà de la nôtre et que nous la restreignons par tous les moyens possibles, par les guerres, par le célibat, par la stérilité volontaire, etc., les Chinois continuent à multiplier comme si la terre était sans bornes. Ils ne doutent de rien, et ils ont raison. Si l’on peut mesurer la surface d’un champ, qui a jamais pu mesurer sa fertilité ? Tant vaut l’homme, tant vaut la terre. Rien n’est plus vrai, et ce qui le prouve bien, c’est la Chine. Les provinces qui sont actuellement les plus peuplées ont commencé par n’être pas plus habitées ni plus habitables que celles qui, encore aujourd’hui, le sont le moins. Des montagnes qui ne produisaient rien, des rochers nus, sont maintenant de véritables gradins de fleurs et de fruits. Il faut dire aussi que les Chinois ont très économes de tout ce qui peut servir à augmenter