Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/268

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Lao-Po[1], Ouang-Lay-Lay et les enfants ont disparu, nous ne sommes que quatre hommes autour de la table. Mais cela ne m’étonne pas et je ne fais aucune question, car je sais qu’il n’est pas d’usage que les femmes mangent avec les hommes, au moins quand il y a des étrangers. La femme de Po-Y et leurs fils seuls sont restés. Ce sont eux qui nous servent. A ma place je trouve ma cuillère, ma fourchette et mon couteau que mon domestique est allé chercher.

Le repas est bon, mais il est simple. Ce n’est point le repas solennel, pontifié, des gens riches ou des grands mandarins ; c’est le repas ordinaire des jours de fête chez les paysans. Un poisson avec une sorte de court bouillon d’un arome exquis est au milieu de la table et sert de potage ; de chaque côté, des canards et des poulets ; aux quatre coins, deux plats de viande de filet de porc et de mouton coupés en petits morceaux, un plat de nouilles au jus excellent et un plat de haricots ; puis, dans les intervalles et tout autour de la table, une profusion d’entremets salés ou sucrés que l’on mange après ou avant chaque mets. J’y distingue des champignons, des crevettes, des aubergines, des algues de mer, du gingembre, des petits citrons confits, des cobas[2], du fromage de pois. etc. Chacun a devant soi un petit plat et un bol rempli de riz en guise de pain. Le dîner est vraiment très bon et l’on y fait honneur. Cependant on a

  1. Vénérable dame Ouang.
  2. C’est la hampe florale d’une sorte de roseau.