Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/272

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tous issus du même couple en descendance masculine.

Dix mille habitants éparpillés sur douze cents hectares, se représente-t-on l’animation du tableau ? Dire que c’est la campagne ? Non, ce n’est pas la campagne comme en France, avec des champs à perte de vue et des villages séparés les uns des autres par des solitudes interminables ; non, ce n’est pas la campagne sans ressources et sans distractions où l’on meurt d’ennui pour peu que l’on y séjourne aux approches de l’hiver. — Dire que c’est la ville ? Non, ce n’est pas la ville non plus, avec son fracas, son agitation fiévreuse et souvent stérile, avec son luxe et ses misères. Ouang-Mo-Khi a tous les charmes de l’une et tous les agréments de l’autre. Qu’on se figure le coteau de Bellevue à Chaville, qu’on remplace les villas à l’architecture luxueuse ou prétentieuse par de modestes maisons de paysans, sans étage, très propres, blanches ou grises, couvertes de tuiles rouges ou bleues, plus régulièrement espacées qu’entre Bellevue et Chaville, et l’on aura une idée assez exacte de Ouang-Mo-Khi. Les écoles y sont très nombreuses ; on peut bien dire qu’il y en a une pour quinze maisons ; les pagodes bouddhiques renferment plusieurs bibliothèques, sans compter celles que la générosité de quelques familles met à la disposition de tous, dans les édifice consacrés à leurs ancêtres et à leurs archives. Enfin, outre ces temples bouddhiques, il y a, dans chacun des dix quartiers de Ouang-Mo-Khi, une construction d’un