Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/321

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les transplanter ou les repiquer dans celui où elles doivent achever leur végétation et mûrir leurs fruits. Une partie de leur existence se passe donc sur une très petite surface de quelques mètres ; le temps pendant lequel elles doivent en occuper une plus grande est abrégé d’autant, et le même champ peut ainsi porter plusieurs récoltes dans la même saison. C’est essentiellement le but du repiquage, ou plutôt du procédé connu sous ce nom, et dont le repiquage proprement dit n’est qu’une des opérations, mais ce n’est pas le seul.

Pour peu que l’on se soit occupé de jardinage, on sait qu’une plante est en général d’autant plus vigoureuse qu’elle a été plus souvent transplantée dans sa jeunesse. La racine pivotale a été oblitérée et remplacée par une multitude de racines horizontales qui, lui donnant d’abord plus de solidité, font qu’elle est moins fatiguée par les vents violents, et qui ensuite, poussant à la surface du sol, la nourrissent mieux des sucs fertilisants que l’air, l’eau et les engrais peuvent y déposer au gré de l’homme. Une plante repiquée se ramifie bien plus vite qu’une autre, et ces ramifications aériennes sont plus nombreuses. Lorsque avec cela elle est assez isolée pour que l’on puisse s’en approcher aisément et lui rendre, au moment voulu, tous les soins qu’elle réclame, — et c’est précisément ce que fait le repiquage, — il n’y a pas de miracles qu’on n’en puisse attendre. D’un seul grain de blé cultivé dans de pareilles conditions, on a