Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/325

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nant mûrir. Une autre plante, le coton herbacé, qui dans les autres parties du monde ne dépasse guère le 36e ou le 37e degré de latitude, s’élève en Mandchourie jusqu’au delà du 40e[1]. Ces exemples pourraient être multipliés, mais il faut me restreindre ; et puisque je parle du climat, l’on ne comprendrait point que je ne profitasse pas de l’occasion pour répondre à une objection qui, m’ayant été faite très fréquemment, pourrait surgir dans l’esprit des lecteurs. « Mais enfin, me disait-on, en Chine comme en Europe, il grêle souvent à tort et à travers, et à moins que vos Chinois ne couvrent leurs champs de parapluies, nous ne voyons pas bien comment la petite culture peut les garantir de ces fléaux. »

La Chine répond aisément à cette objection, quelque grave qu’elle paraisse. Quant au climat, sans m’embarrasser en explications où je me perdrais probablement, sans chercher non plus à savoir si les Chinois ont fait avec la Providence quelque pacte spécial, ou si tout bonnement elle leur accorde par grâce exceptionnelle ce qu’elle avait si souvent et si vainement promis aux Hébreux, son peuple de prédilection pourtant, mais dont l’obéissance laissait, il est vrai, quelque peu à désirer, je me bornerai à constater qu’en Chine les saisons arrivent plus régulièrement en leur

  1. C’est du reste par les mêmes procédés que le melon, la patate douce, etc., peuvent mûrir sous nos climats septentrionaux.