Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/357

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expliqué du tout, et j’avoue que ce que j’en sais n’y ajouterait que bien peu de chose. Ce que l’on en peut dire de plus clair, c’est que c’est un système de géomancie fondée sur des observations empiriques, ou qui semblent telles aux Européens, faites sur les conditions topographiques qui doivent présider au choix du terrain sur lequel on se propose de bâtir une maison, d’édifier une sépulture, etc. Si ces conditions sont observées, on aura pour soi toutes les chances de bonheur ; s’il arrive au contraire que l’on ait à supporter une série de malheurs ou d’insuccès, c’est qu’elles auront été méconnues. Il ne faut point, par exemple, que le vent, fong, venant de certains côtés, soit arrêté par un obstacle tel qu’une colline ou n’importe quelle éminence, tandis que l’on doit en opposer à d’autres vents de mauvaise influence. Il ne faut pas non plus que jusqu’à une distance déterminée, un cours d’eau, chouëi, coule parallèlement à la façade d’une maison. Si la situation et la topographie du terrain : plaine, val ou coteau, ne réunissent pas les circonstances favorables, les habitants élèvent à frais communs une tour dont la hauteur est calculée d’après certaines données, afin de détourner les mauvais courants. L’on doit encore veiller à éviter le voisinage d’édifices ou de lieux d’où les regards d’une personne pourraient plonger chez vous. Voilà quelques-unes des conditions du Fong-Choueï, mais il y en a beaucoup d’autres dont l’ensemble constitue une sorte de savoir exploité par des individus qui s’y adonnent