Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/365

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sur elle. Le mal physique n’est que la conséquence du mal moral, de l’injustice et de la haine qui divisent encore les hommes. Voilà ce que Confucius a dit. » Je pensai que Confucius pouvait avoir raison, mais je me dis aussi que la nature des occupations auxquelles se livrait la famille Ouang-Ming-Tse n’était sans doute pas sans effet sur sa santé. Rien ne développe mieux l’activité et la force musculaires que les travaux des champs, tout le monde sait cela, mais on pourrait reprocher, peut-être, à l’agriculture ordinaire de ne développer que les muscles et de négliger le cerveau. La petite culture, elle, échappe à ce reproche. Quelle dépense d’activité cérébrale n’exige pas la multiplicité de ses opérations ! Et ce n’est pas seulement un exercice soutenu, c’est un exercice varié. Autant de plantes, autant de devoirs différents auxquels il faut songer. Pourquoi cette plante est-elle malade, tandis que ses voisines sont florissantes ? Est-ce d’un insecte, est-ce d’anémie ? L’homme cherche, se creuse la tête, trouve le remède et, en soignant sa plante, en la sauvant, il s’est sauvé lui-même, car il a conservé dans ses fonctions l’équilibre indispensable, l’harmonie sans laquelle l’organisme se détraque, s’affaiblit et livre passage à toutes les causes de maladies possibles. Ce que l’on appelle les névroses est très rare en Chine ; il n’y a guère que parmi les fumeurs d’opium qu’on en pourrait rencontrer. Je n’ai parlé que des opérations immédiates de la petite culture, mais les indus-