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La seconde cause d’exagération, c’est la pratique suivie par les familles pauvres d’exposer leurs enfants morts, afin que l’administration des Orphelinats chinois se charge de leur sépulture. La Sainte-Enfance suppose que ces enfants sont morts de mort violente ; mais c’est là une hypothèse absolument sans fondement sérieux.

L’infanticide et la Sainte Enfance m’ont un peu fait sortir du cadre que je m’étais tracé, mais il était difficile de parler de l’infanticide sans provoquer bien des questions. J’ai voulu y répondre une fois pour toutes, et j’espère que la digression n’aura pas paru inutile. Pour revenir à mon sujet, j’aurais maintenant à parler de la sécurité. Mais que pourrais-je en dire que je ne vienne de dire déjà ou que je ne doive en dire plus loin ? Je ne m’y arrêterai donc pas et je passerai à un autre objet.


III


La propriété et la famille sont, en Chine comme dans les autres pays, les bases de l’édifice social. Mais la propriété, et j’entends ici la propriété du sol, est la plus importante des deux. Le foyer est la pierre qui porte la cité ; s’il n’est un, tout périt. Mais c’est sur le sol que repose le foyer : s’il n’est solide, tout s’écroule. D’un autre côté, le sol est le support de l’humanité ; s’il n’est libre, c’est la mort. Enfin, par le travail et l’industrie que l’homme