Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/57

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complètement, mais je ne puis m’empêcher de constater en passant que les Chinois semblent du moins sur la voie qui y conduit. Tel me paraît être le caractère de l’institution de ce champ patrimonial, inaliénable et inviolable, devenu, pour ainsi dire, presque humain, ne pouvant pas plus être vendu que l’homme, aussi sacré que lui.

C’est sur ce champ patrimonial que l’on construit la maison, le foyer, et, dans le sens français du mot, le manoir. C’est en effet là, si l’on est assez riche pour le consacrer à cette destination, que l’on établit la sépulture de la famille, que l’on édifie la salle où, deux fois par mois, elle se réunit pour célébrer le culte des ancêtres, et juger, s’il y a lieu, les procès, les fautes, les délits, les crimes commis par les siens. C’est là que sont gardés les archives et les registres de l’état civil. C’est là enfin qu’à côté de cette salle ou de ce temple, on établit, pour tous les enfants de la famille et du voisinage, une école et une bibliothèque.

Rien n’est plus aisé maintenant que de se faire une idée de l’aspect sous lequel se présente la propriété rurale et de la physionomie qu’elle donne à la campagne chinoise. — Les forêts, sous l’effort d’une population d’une densité extraordinaire, ont disparu. Des villages, aussi nombreux et aussi pressés que ceux des environs de nos grandes villes, les ont remplacées. Dans les intervalles, une foule de petits hameaux, formés de petits domaines dont l’étendue ne dépasse