Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/71

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être constitué. Cependant on a inscrit le nom du défunt, la date de sa naissance et celle de sa mort sur une tablette de bois laqué ; et aussitôt après l’inhumation, qui a lieu un jour d’assemblée, on place cette tablette, fixée debout sur un socle, dans la salle des ancêtres. C’est ici le lieu où deux fois par mois, une fois au moins, les réunions de famille ont un caractère solennel.

Au fond de la salle, contre la muraille, une longue table de bois verni occupant presque toute la longueur du mur et formant autel. Sur cet autel, des gradins supportant par ordre de dates les petites tablettes laquées sur lesquelles les noms des ancêtres sont inscrits. Tout au-dessus, appendu au mur, le signe de la divinité ; au-devant des tablettes, des flambeaux et des brûle-parfums[1]. Enfin, à quelque distance de l’autel, une table carrée ordinaire entourée de sièges ; et sur cette table, au milieu, un registre : de chaque côté des livres.

Tout le monde a revêtu ses habits de fête et attend. Le père et la mère qui, depuis l’avant-veille, se sont préparés par l’abstinence, entrent, suivis de deux acolytes, et vont se placer devant l’autel. Ils adressent au ciel une courte invocation, et les assistants entonnent l’hymne des ancêtres... Mais à quoi bon décrire un

  1. Dans la salle orientale de l’exposition des Arts décoratifs, en 1882, M. Bing avait exposé un très bel autel des ancêtres de petite dimension, tel qu’en ont dans leur plus belle chambre les Chinois qui ne sont pas assez riches pour avoir une salle spéciale.