Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/143

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beaucoup de bruit et criez devant les demeures, de peur que l’accomplissement du meurtre ne frappe les Argiens d’une violente terreur, de sorte qu’ils accourent à l’aide vers les demeures royales, avant que j’aie vu de mes yeux Hélénè égorgée et couchée sanglante dans la demeure, ou qu’un des serviteurs m’ait apporté quelque nouvelle, car, bien que j’en connaisse quelque chose, je ne sais pas tout clairement.




LE CHŒUR.

La vengeance des Dieux est tombée justement sur Hélénè, car elle a rempli toute la Hellas de larmes à cause du très funeste Paris Idaien qui attira les Hellènes à Ilios. Mais les portes de la demeure royale retentissent. Taisez-vous ! C’est un des Phryges qui sort. Nous saurons de lui ce qui se fait dans les demeures.




LE PHRYGE.

Échappé à la mort, j’ai fui l’épée des Argiens, sur mes chaussures Barbares, traversant les toits de cèdre des chambres nuptiales et les triglyphes Doriques, loin, loin, ô terre, terre, dans ma fuite Barbare ! Hélas, hélas ! où fuirai-je, Étrangères ? M’envolerai-je dans les hauteurs de l’Aithèr blanc, ou sur la mer que fait rouler Okéanos à tête de taureau, qui enveloppe la terre de ses bras ?

LE CHŒUR.

Qu’y a-t-il, serviteur de Hélénè, tête Idaïenne ?