Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/212

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KRÉÔN.

Sur la terre des Thesprôtes.

MÉNOIKEUS.

Dans le sanctuaire de Dôdônè ?

KRÉÔN.

Tu m’as compris.

MÉNOIKEUS.

Sous quelle protection ?

KRÉÔN.

Le Daimôn te protégera.

MÉNOIKEUS.

Quelle quantité d’argent aurai-je ?

KRÉÔN.

Je te fournirai de l’or.

MÉNOIKEUS.

Tu as bien parlé, père. Va donc. Moi, j’irai vers ta sœur Iokastè, dont j’ai trait les mamelles quand j’étais privé de mère, et, l’ayant saluée, j’irai et sauverai ma vie. Mais, va, pars, et ne me sois pas un empêchement. — Femmes, que j’ai bien dissipé la crainte de mon père en le trompant par mes paroles, afin d’accomplir ce que je veux ! En m’éloignant, en privant la Ville d’une heureuse fortune, il me prostitue à la lâcheté. Certes, cela est pardonnable à un vieillard ; mais je ne mériterais pas de