Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/22

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HÉKABÈ.

Tu sais quand tu vins pour épier Ilios, vêtu de haillons, tandis que des gouttes de sang tombaient de tes yeux sur ton menton ?

ODYSSEUS.

Je sais, et cela n’a pas peu touché mon cœur.

HÉKABÈ.

Or, Hélène te reconnut et ne le confia qu’à moi.

ODYSSEUS.

Je me souviens que j’étais tombé en un grand danger.

HÉKABÈ.

Et tu embrassas humblement mes genoux.

ODYSSEUS.

Au point que ma main était presque morte dans ton péplos.

HÉKABÈ.

Et qu’as-tu dit alors, quand tu étais mon esclave ?

ODYSSEUS.

Toutes les paroles imaginables pour ne pas mourir.

HÉKABÈ.

Donc, je t’ai sauvé et t’ai fait sortir de notre terre ?

ODYSSEUS.

C’est ainsi, certes, que je vois encore la lumière de Hèlios.