Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/238

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KRÉÔN.

Que nul ne verse sur celui-ci une humide poussière !

ANTIGONÈ.

Par ma mère Iokastè que voilà, je t’adjure, Kréôn !

KRÉÔN.

Tu fais d’inutiles efforts, tu n’obtiendras point cela.

ANTIGONÈ.

Permets-moi au moins de laver ce cadavre.

KRÉÔN.

C’est une chose défendue aux citoyens.

ANTIGONÈ.

Permets que j’enveloppe de bandelettes ces cruelles blessures.

KRÉÔN.

Tu n’honoreras ce mort d’aucune manière.

ANTIGONÈ.

Ô très cher, je baiserai du moins ta bouche !

KRÉÔN.

N’accrois pas ton malheur en attristant tes noces.

ANTIGONÈ.

Vivante, épouserai-je jamais ton fils ?