Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/271

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IASÔN.

C’est toi qui l’as voulu ; n’accuse personne autre.

MÈDÉIA.

En quoi faisant ? Est-ce en épousant un autre homme, en te trahissant ?

IASÔN.

En poussant des imprécations impies contre les Rois.

MÈDÉIA.

C’est moi qui, dans ta demeure, ai subi des imprécations.

IASÔN.

Je ne lutterai pas plus longtemps sur ceci avec toi ; mais si, dans ton exil, tu veux recevoir quelque secours de mes biens pour toi et pour tes enfants, parle. Je suis prêt à te l’offrir largement et à envoyer des symboles à mes hôtes qui te seront bienveillants. Si tu refuses, tu agiras en insensée, femme ! mais, si tu apaises ta colère, tu en recueilleras de meilleurs avantages.

MÈDÉIA.

Je n’userai pas de tes hôtes ; je n’accepterai rien, et tu ne me donneras rien, car les dons du méchant n’apportent aucun profit.

IASÔN.

Cependant, j’atteste les Dieux que je veux vous venir en aide, à toi et à tes enfants. Mais mes bienfaits ne te plaisent point et tu repousses tes amis avec insolence. C’est pourquoi tu n’en gémiras que davantage.