Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/316

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA NOURRICE.

Sois courageuse, enfant, et n’agite point péniblement ton corps. Tu supporteras plus facilement ton mal avec du repos et un noble courage. Il est fatal que les hommes soient accablés de maux.

PHAIDRA.

Hélas ! hélas ! Puissé-je, d’une source vive, puiser une eau pure, et la boire, et couchée sous les peupliers noirs, me reposer dans une verte prairie !

LA NOURRICE.

Ô enfant, que dis-tu ? Ne dis pas ceci devant la foule ; ne répands pas ces paroles pleines de démence.

PHAIDRA.

Menez-moi sur la montagne ! J’irai vers la forêt et vers les pins, où les chiens tueurs de bêtes sauvages courent et s’élancent sur les cerfs tachetés. Par les Dieux ! je voudrais, de mes clameurs, exciter les chiens, et brandir auprès de ma chevelure blonde la pique thessalienne, en serrant dans ma main le trait aigu !

LA NOURRICE.

Ô fille, d’où vient que tu agites de telles pensées ? Pourquoi t’inquiéter ainsi de la chasse ? Pourquoi désires-tu de claires fontaines ? Auprès de la demeure, en effet, coule une source d’eau vive où tu peux boire.

PHAIDRA.

Maîtresse de la maritime Limna et des gymnases hippi-