Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/401

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certes ! Mon malheur n’en serait en rien diminué, et j’aurais été inhospitalier. À mes maux, par surcroît, se serait ajouté ce malheur que ma maison eût été nommée inhospitalière. Moi-même, j’ai en celui-ci un hôte excellent, quand je vais sur la terre desséchée d’Argos.

LE CHŒUR.

Comment donc lui cachais-tu ton malheur présent, cet homme étant un ami qui t’arrive, comme tu le dis toi-même ?

ADMÈTOS.

Jamais il n’aurait voulu entrer dans la demeure, s’il avait appris quelque chose de mes maux. Je ne lui semble pas, je pense, agir sagement en ceci, et il ne m’approuvera pas ! mais les portes de ma demeure ne savent ni repousser, ni offenser les étrangers.




LE CHŒUR.
Strophe I.

Ô demeure d’un homme libre, hospitalière pour tous ! Apollôn Pythien, qui excelle par la lyre, a daigné t’habiter, et il a subi d’être berger sous ton toit, et il a chanté à tes troupeaux les airs pastoraux sur la pente des collines.

Antistrophe I.

Et ils paissaient avec eux, charmés de tes chants, les lynx tachetés ; et, quittant le hallier de l’Othrys, la bande fauve des lions accourait ; et autour de la kithare, ô Phoibos ! le paon tacheté sautait, traversant d’un pied léger, pour