Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/408

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

PHÉRÈS.

Je m’en vais. Ensevelis celle que tu as tuée ! Mais tu seras châtié par tes proches. Certes, Akastos ne sera plus un homme, s’il ne venge sur toi le meurtre de sa sœur.

ADMÈTOS.

Que tu périsses toi-même, et périsse aussi celle qui habite avec toi ! Vieillissez comme vous le méritez, privés de votre fils encore vivant, car vous ne rentrerez pas sous le même toit que moi. Même si je pouvais, à l’aide des hérauts, renoncer à la demeure paternelle qui est tienne, j’y renoncerais ! Pour nous, car il faut supporter le malheur présent, posons ce cadavre sur le bûcher.

LE CHŒUR.

Hélas ! hélas ! Malheureuse à cause de ton courage, ô bien née et la meilleure des femmes, salut ! Que Hermès souterrain te soit bienveillant, et que Aidès t’accueille ! Et si, là, les bons sont récompensés, aie ta part de ces biens, et assieds-toi auprès de l’épouse d’Aidès !




UN SERVITEUR.

Je connais déjà, à la vérité, de nombreux hôtes venus de divers lieux dans les demeures d’Admètos, et je leur ai servi de la nourriture ; mais je n’ai pas encore reçu à ces foyers un hôte plus brutal. D’abord, voyant mon maître affligé, il est entré et a osé passer le seuil. Ensuite, sachant le malheur qui nous frappe, il n’a pas reçu avec modération les dons hospitaliers ; et ce que nous ne lui apportons pas, il commande de l’apporter. Puis, saisissant