Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/452

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LE CHŒUR.
Strophe I.

Jamais je n’approuverai les doubles lits nuptiaux des mortels, ni qu’on ait des enfants nés de mères différentes, cause de tristes calamités dans les familles. Que mon mari se contente d’un seul lit nuptial non partagé.

Antistrophe I.

Dans les cités aussi, certes, deux commandements sont plus insupportables qu’un seul ; c’est un fardeau sur un fardeau, et c’est la sédition parmi les citoyens. Les Muses mêmes excitent une querelle entre deux poètes qui composent le même hymne.

Strophe II.

Quand les vents rapides emportent les marins, deux pilotes et une foule de sages sont d’un moindre secours qu’un plus faible, mais qui commande seul. Il en est de même dans les demeures privées, comme dans les cités, quand on veut bien gouverner.

Antistrophe II.

La Lakainienne, fille du stratège Ménélaos, l’a démontré. C’est par un feu furieux qu’elle est entrée dans ce lit étranger, et elle médite le meurtre de cette malheureuse fille Ilienne et celui de son fils, dans une envie haineuse. Ce meurtre est impie, injuste, odieux. Un jour, Vénérable ! tu subiras le châtiment de ceci.

Mais je vois ce couple uni et frappé d’une sentence de mort paraître devant la demeure. Femme malheureuse, et toi, malheureux enfant, qui mourras à cause des noces