Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/454

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grande folie à des ennemis d’épargner les fils de leurs ennemis, quand ils peuvent les tuer et délivrer leur demeure de cette crainte.

ANDKOMAKHÈ.

Ô mari, mari ! Plût aux Dieux que j’eusse ta main et ta lance pour me secourir, ô fils de Priamos !

MOLOSSOS.

Malheureux ! Quelle incantation trouverai-je contre la mort ?

ANDKOMAKHÈ.

Embrasse les genoux du Maître, et supplie-le, ô fils !

MOLOSSOS.

Ô cher, cher ! Éloigne de moi la mort !

ANDKOMAKHÈ.

Mes paupières ruissellent de larmes, comme la source qui tombe du haut d’un rocher, malheureuse que je suis !

MOLOSSOS.

Hélas sur moi ! Quel remède trouverai-je à ces maux ?

MÉNÉLAOS.

Pourquoi m’implores-tu ainsi de tes prières, comme tu implorerais un rocher marin battu des flots ? Je suis le soutien des miens, mais je n’ai rien qui m’attache à toi, car j’ai consumé une grande partie de ma vie à prendre Troia et ta mère. Puisque tu te réjouis d’elle, tu descendras avec elle dans le Hadès souterrain.