Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/473

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ORESTÈS.

Ne sois pas effrayée de la main d’un vieillard, et ne crains rien du fils d’Akhilleus pour les outrages qu’il m’a faits. Des embûches de mort et des rêts inévitables lui ont été tendus par cette main. Je ne dirai pas la chose d’avance, mais le Rocher Delphique la saura une fois accomplie. Le matricide lui apprendra que les serments de mes alliés ont été tenus sur la terre Pythique, et qu’il ne fallait pas épouser celle qui m’était promise. Le châtiment de la mort de son père, qu’il a demandé au Roi Phoibos, sera sa perte, et son changement de pensée ne lui sera d’aucune aide auprès du Dieu qui va le châtier. Mais, à cause de cela et de ses accusations contre moi, il périra misérablement. Il reconnaîtra quelle est ma haine, car le Daimôn renverse la destinée des hommes ennemis et ne leur permet pas l’orgueil.




LE CHŒUR.
Strophe I.

Ô Phoibos ! qui ceignis de murailles la hauteur bien fortifiée d’Ilios, et toi, Dieu de la mer ! qui es traîné par des chevaux bleus sur la plaine marine, pourquoi, remettant l’ouvrage que votre main avait construit, à Euyalios habile au combat, avez-vous trahi la malheureuse Troia ?

Antistrophe I.

Et pourquoi, sur les rives du Simoïs, avez-vous lié tant de chars à des chevaux rapides, et avez-vous excité entre les hommes tant de combats mortels et sans couronnes ?