Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/490

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plissant quelque pieuse action envers les Dieux. En effet, il sied aux femmes sages de laisser les hommes agir en toute chose.

LE CHŒUR.
Strophe I.

Ô vieille femme, je te supplie par ma vieille bouche, et, tombant à tes genoux ! Rachète mes fils qui gisent tués, et qui sont abandonnés, morts, en pâture aux bêtes sauvages des montagnes.

Antistrophe I.

Regarde mes larmes misérables sous les paupières de mes yeux, et les marques rugueuses de mes mains sur mes vieilles chairs ! Que ferai-je en effet, moi qui n’ai point exposé mes fils morts dans mes demeures, et qui ne vois point les tertres de leurs tombeaux ?

Strophe II.

Toi aussi, autrefois, ô vénérable ! tu as enfanté un fils, rendant ainsi ton lit nuptial agréable à ton mari. Maintenant, prends part à la douleur dont je gémis, malheureuse, à cause des morts que j’ai enfantés. Persuade ton fils, que nous supplions, de venir vers l’Isménos et de remettre entre mes malheureuses mains les corps non ensevelis des enfants morts.

Antistrophe II.

Non comme il convient, mais poussée par la nécessité et tombant à tes genoux, je suis venue prier devant les autels où brûle le feu des Dieux ; mais nous avons une