Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/528

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amis, présents ou absents, et de tels hommes le nombre n’est pas grand. Il avait les mœurs franches, l’aspect agréable ; il ne faisait jamais de promesse vaine, ni aux serviteurs, ni aux citoyens. Le second dont je parlerai est Étéoklos, également vertueux. Il était jeune et pauvre, mais il obtint cependant de nombreux honneurs sur la terre Argienne. Il ne reçut jamais dans sa demeure l’or qui lui fut souvent offert en don par ses amis, afin de ne pas contracter d’habitudes serviles et de ne pas être contraint par l’argent. Il haïssait les pervers, non la Cité ; car une Cité n’est point blâmable, quand on parle mal d’elle à cause du mauvais qu’elle a pour maître. Le troisième d’entre ceux-ci est Hippomédôn. Dès au sortir de l’enfance, il se détourna de la volupté des Muses et de la molle vie ; mais il habitait la campagne, s’exerçant aux dures fatigues, se plaisant aux fortes entreprises, se réjouissant des parties de chasse, des chevaux, et de tendre l’arc, et voulant offrir à la Cité un défenseur utile. Et celui-ci est le fils de la chasseresse Atalanta, le jeune Parthénopaios, le premier de tous pour la beauté ; et il était Arcadien ; et, venu sur les bords de l’Inakhos, il fut élevé dans Argos. Et, tout d’abord, comme il convient que les étrangers agissent, il ne fut ni à charge ni odieux aux citoyens, ni cherchant querelle en paroles, ce qui fait qu’un citoyen ou un étranger est le plus insupportable. Mais, reçu dans l’armée, comme s’il fût né Argien, il défendit le pays ; et il se réjouissait quand la Cité était prospère, et il éprouvait un chagrin cruel quand elle était frappée d’un revers ; et quoiqu’il eût de nombreux amants, et que les femmes l’aimassent autant, il se garda de ne jamais faillir. Je ferai brièvement la grande louange de Tydeus. Il n’était pas illustre par la parole, mais il était