Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/569

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Barbares, et modulant sur les roseaux de l’Olympos, imités des flûtes Phrygiennes, là où paissaient tes vaches aux lourdes mamelles, et où tu rendis, entre les Déesses, le jugement qui fut cause que tu vins dans la Hellas, devant les demeures d’ivoire. Et, par tes yeux, tu inspiras l’amour à Hélénè, saisi toi-même de désir. Et la Discorde, la Discorde emmène la Hellas avec lances et nefs vers la citadelle de Troia !

Ah ! les prospérités des grands sont grandes ! Voyez la fille d’Agamemnôn, Iphigénéia, ma Reine, et Klytaimnestra, fille de Tyndaréôs. Elles sont nées de pères illustres et sont élevées à une haute fortune. À la vérité, les Dieux sont très puissants, eux qui dispensent les richesses aux misérables mortels.

Arrêtons-nous ici, ô filles de Khalkis ! recevons la Reine qui va descendre du char. De peur que son pied glisse, soutenons-la jusqu’à terre de nos mains étendues, dans une pensée amie, de peur que l’illustre fille d’Agamemnôn ne soit effrayée dès son arrivée parmi nous. Étrangères nous mêmes, ne causons ni trouble, ni terreur à ces Argiennes étrangères.




KLYTAIMNESTRA.

J’augure bien de ton accueil bienveillant et de la douceur de tes paroles, et j’y puise l’espérance que j’amène cette fiancée à d’heureuses noces. — Enlevez du char les présents que j’offre en dot à la jeune fille, et portez-les soigneusement dans la demeure. Toi, ô enfant, quitte aussi le char, et pose à terre ton pied faible et délicat. Vous, jeunes filles, recevez-la dans vos bras et descendez-la