Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/618

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IPHIGÉNÉIA.

Iô ! Iô ! Ô Jour porte-flambeau, lumière de Zeus, je vais à une autre vie, à une autre destinée ! Salut, chère lumière !




LE CHŒUR.

Iô ! Iô ! Voyez la destructrice d’Ilios et des Phryges qui va, les couronnes ceignant sa tête lavée par les eaux lustrales, pour baigner des gouttes de son sang l’autel de la cruelle Déesse, quand on aura tranché son beau cou ! Là, t’attendent les eaux limpides versées par ton père, et les libations, et l’armée des Akhaiens pleine du désir de partir pour la Ville d’Ilios. Mais invoquons la fille de Zeus, Artémis, la Reine des Dieux, afin qu’elle accorde un heureux accomplissement. Ô vénérable ! qui te réjouis de victimes humaines, mène vers la terre des Phryges et les demeures perfides de Troia l’armée des Hellanes, et donne à Agamemnôn de conquérir une illustre couronne pour les armes de la Hellas, et de ceindre sa tête d’un honneur éternel !




UN MESSAGER.

Ô fille de Tyndaréôs, Klytaimnestra, sors des demeures, afin d’écouter mes paroles.

KLYTAIMNESTRA.

En entendant ta voix, je viens ici, tremblante, malheureuse, pénétrée de terreur, redoutant que tu viennes m’annoncer quelque nouvelle calamité, outre celle-ci.