Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/89

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À l’éclat qui le revêt, on voit bien qu’il est du sang des Tantalides. Ô toi qui as conduit une armée de mille nefs contre la terre Asia, salut ! Tu jouis déjà d’une heureuse fortceune, puisque tu as obtenu, à l’aide des Dieux, ce que tu désirais.




MÉNÉLAOS.

Ô demeure ! d’une part, je te retrouve avec joie, en revenant de Troia ; et, d’autre part, je gémis à ta vue, car, jamais, dans le monde entier, je n’ai vu une autre demeure enveloppée de plus lamentables calamités. En effet, j’ai appris la destinée d’Agamemnôn et la mort que lui a donnée sa femme, en approchant du promontoire maléien. Le divinateur des marins m’a tout annoncé du milieu des flots, le prophète Glaukos, Dieu véridique ; et, m’étant apparu, il m’a dit ceci : — Ménélaos, ton frère gît mort ; il est tombé mort dans le bain suprême préparé par sa femme. — Et il nous a fait verser d’abondantes larmes, à moi et à mes marins. Ayant abordé la terre de Nauplia, et, déjà ma femme se rendant ici, lorsque j’espérais entourer de mes chers bras Orestès, fils d’Agamemnôn, et sa mère, tous deux heureux, j’ai appris d’un pêcheur le meurtre impie de la Tyndaréenne. Et maintenant, ô jeunes filles, où est le fils d’Agamemnôn qui a osé commettre cette action terrible ? C’était un petit enfant encore aux bras de Klytaimnestra quand je quittai la demeure en partant pour Troia. Je ne le reconnaîtrais pas, si je le voyais.

ORESTÈS.

Ménélaos, je suis cet Orestès que tu demandes, et je te