Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

MÉNÉLAOS.

Il appartient aux Hellènes de respecter toujours un parent.

TYNDARÉÔS.

Mais aussi de ne pas vouloir être au dessus des lois.

MÉNÉLAOS.

Toute chose imposée est une servitude pour les sages.

TYNDARÉÔS.

Aie donc cette pensée ; moi, je ne la partagerai jamais.

MÉNÉLAOS.

C’est que la colère, unie à la vieillesse, n’est point une chose sage.

TYNDARÉÔS.

Avec celui-ci, quelle lutte de sagesse peut-on engager ? Si les actions bonnes ou mauvaises sont évidentes pour tous, qui, de tous les hommes, a été plus insensé que celui-ci, qui n’a pas respecté ce qui est juste et ne s’est point conformé à la loi commune des Hellènes ? Après qu’Agamemnôn eut rendu l’âme, frappé à la tête par ma fille, crime abominable que je n’approuverai jamais, il fallait que celui-ci poursuivît le meurtre par une juste accusation et chassât sa mère des demeures. Il eût ainsi mérité d’être loué de sa modération dans cette calamité, et il eût respecté la loi, et il serait resté pieux. Mais, maintenant, il a subi le même Daimôn que sa mère,