Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/112

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Iphigénie.

Retirez-vous, chères compagnes, allez dans le temple préparer les choses nécessaires aux sacrificateurs. — Voici, ô étrangers, les tablettes qui contiennent ma lettre : mais écoutez ce que je désire en outre. Une fois le danger passé, nul homme ne reste le même, quand la peur a fait place à l’assurance. Mais je crains qu’à peine échappé de cette contrée, celui de vous qui se chargera de porter mon message à Argos ne l’oublie complètement.

Oreste.

Que veux-tu donc ? qu’est-ce qui t’inquiète ?

Iphigénie.

Qu’il me fasse le serment de rendre cette lettre dans Argos à ceux à qui je l’adresse.

Oreste.

T’engageras tu aussi par un serment réciproque ?

Iphigénie.

À quoi faut-il que je m’engage ? parle.

Oreste.

À renvoyer celui-ci sain et sauf de cette terre barbare.

Iphigénie.

C’est juste ; comment pourrait-il porter mon message ?

Oreste.

Mais le tyran accordera-t-il cette faveur ?

Iphigénie.

Je l’y déciderai, et je ferai moi-même embarquer ton ami.

Oreste.

Jure donc, Pylade ; et toi, indique-lui les termes saints du serment qu’il doit prêter.