Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/138

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fils jaloux de s’assurer le culte de l’opulent sanctuaire de Delphes. Il secoua sa chevelure redoutable et dissipa les songes nocturnes, il délivra les mortels des prédictions parties du sein des ténèbres, et rendit à Phébus ses honneurs, et aux hommes la confiance dans ses oracles chantés dans ce temple célèbre et révéré.

Le Messager.

Gardiens du temple, vous qui veillez sur ces autels, où est allé Thoas, roi de cette contrée ? Ouvrez ces portes solidement fermées, et appelez hors du temple le maître de ce pays.

Le Chœur.

Qu’y a-t-il donc, s’il me convient de parler sans être interrogée ?

Le Messager.

Les deux Grecs ont disparu ; aidés de la fille d’Agamemnon, ils s’échappent de ce pays, emportant sur leur vaisseau la vénérable statue.

Le Chœur.

Tu dis là une chose incroyable ; mais le roi, que tu cherches, est sorti du temple.

Le Messager.

Où est-il allé ? Il faut qu’il soit instruit de ce qui se passe.

Le Chœur.

Nous l’ignorons ; mais va, cherche-le, et, quand tu l’auras trouvé, annonce-lui cette nouvelle.

Le Messager.

Voyez combien les femmes méritent peu notre confiance ! Vous aviez connaissance du projet qui vient de s’accomplir.