Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/143

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moi je suis accouru aussitôt ici, pour t’annoncer ce qui se passe. Va donc, et fais porter des chaînes pour les fugitifs ; car si la violence, de la mer ne se calme, il n’y a point de salut à espérer pour eux. Le dieu de la mer, le puissant Neptune, est fidèle à la cause de Troie, et ennemi de la race de Pélops, il fera tomber entre tes mains le fils d’Agamemnon, et te livrera sa sœur, qui oublie le sacrifice accompli en Aulide, et trahit la déesse sa libératrice.

Le Chœur.

Ô malheureuse Iphigénie, tu vas périr avec ton frère, après être retombée dans les mains de tes maîtres.

Thoas.

Vous tous, citoyens de cette terre barbare, saisissez les rênes de vos coursiers et volez sur le rivage. N’empêcherez-vous pas le départ d’un vaisseau grec ? Avec l’aide de la déesse, hâtez-vous, et saisissez ces hommes impies : lancez sur les flots des navires rapides, afin que, poursuivis sur mer comme sur la terre, ils ne puissent échapper, et qu’ils soient précipités du haut d’un rocher escarpé, ou empalés sur des pieux aigus. Pour vous, femmes perfides, complices de leurs desseins, plus tard, quand j’en aurai le loisir, je vous punirai. Pour le moment, occupé de soins plus pressants, je ne dois pas rester tranquille en ces lieux.

Minerve.

Ô roi Thoas, où conduis-tu cette troupe à la poursuite des Grecs ? Écoute Minerve qui te parle. Cesse de les poursuivre et de lancer contre eux ces flots de combattants. C’est par obéissance aux oracles d’Apollon, interprètes des