Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/183

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condamne à perdre la vie. (Aux gardes qui l' accompagnent.) Qu'on l'emporte. — Ah ! pour transmettre des ordres si cruels, il faudrait un cœur sans pitié et plus insensible a la honte que le mien. (Il sort avec Astyanax.)

HÉCUBE.

[790] Mon fils ! enfant chéri d'un père infortuné, la violence t'arrache à ta mère et à moi. Que faire ? que puis-je pour toi? je t'offre ces coups dont je meurtris ma tête et ma poitrine ; voilà tout ce qui est eu mon pouvoir. O ma patrie ! ô mou fils ! est-il une calamité qui me soit épargnée ? Que me manque-t-il pour achever ma ruine de fond en comble ?

LE CHOEUR.

[799] O Télamon, roi de Salamine, chérie des abeilles, toi qui habites cette île voisine des collines sacrées où Minerve fit paraître les premiers rameaux du pâle olivier, céleste couronne et parure de la splendide Athènes, jadis, avec le fils d'Alcmène, armé de son arc redoutable, tu sortis de la Grèce pour signaler ta valeur en renversant Ilion, ma patrie : Alors qu'irrité du refus des coursiers promis par Laomédon (39), ce héros entraîna la fleur des guerriers de la Grèce,