Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/185

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mais les amours des dieux s'évanouissent avec Troie.

MÉNÉLAS.

[860] O jour brillant auquel je redeviens maître d'une infidèle épouse! Je suis Ménélas, qui ai supporté de nombreux travaux, et qui ai conduit l'armée grecque devant Troie, avec mille vaisseaux. Mais si j'ai marché contre Troie, ce n'est pas, comme on le suppose, pour l'amour d'une femme, mais pour punir l'hôte perfide qui m'avait ravi mon épouse. Les dieux ont secondé ma vengeance, il a succombé avec sa patrie sous la lance des Grecs. Je viens chercher cette Lacédémonienne coupable, à qui je ne veux plus donner le nom d'épouse, pour l'emmener avec moi ; car elle est dans cette tente, enfermée avec les Troyennes captives. Ceux dont les fatigues guerrières l'ont reconquise, me l'ont cédée, pour la faire mourir, ou, à ma volonté, pour la ramener dans la terre d'Argos; mais j'ai résolu, au lieu de faire périr Hélène dans Troie, de la ramener en Grèce, sur nos vaisseaux, et là, de la livrer au supplice, pour venger ceux de nos amis qui sont morts devant Ilion. Allez, serviteurs fidèles, entrez dans cette tente, amenez Hélène en ces lieux; traînez par les cheveux la perfide qui a tant fait verser de sang. Dès que les vents favorables s'élèveront, elle nous suivra dans la Grèce.

HÉCUBE.

[884] Ô toi qui donnes le mouvement à la terre, et qui en même temps résides en elle, qui que tu sois, Jupiter, impénétrable à la vue des mortels, nécessité de la nature, ou intelligence des hommes, je te rends hommage; car, par