Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/191

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mon discours, honore les Grecs en la faisant périr comme il est digne de toi, et établis une loi commune à toutes les femmes, la mort pour celle qui trahit son époux.

LE CHOEUR.

Ménélas, montre-toi digne de tes ancêtres et de ta maison, en punissant une épouse coupable, et justifie-toi de la mollesse efféminée que la Grèce te reproche, en te montrant homme de cœur à tes ennemis.

MÉNÉLAS.

[1036] Ta pensée est aussi la mienne ; oui, c'est volontairement qu'elle a quitté mon palais pour le lit d'un étranger, et le nom de Vénus ne vient dans sa bouche que pour pallier sa faute. Va trouver les bourreaux qui doivent te lapider; que ta mort expie les longues souffrances des Grecs, et apprends à ne plus m'outrager.

HÉLÈNE.

Ménélas, j'embrasse tes genoux; ne m'impute point des maux qui sont l'ouvrage des dieux, ne me tue pas, pardonne-moi.

HÉCUBE.

Ne trahis pas les amis qui furent ses victimes ; c'est pour eux, c'est pour mes fils que je t'implore.

MÉNÉLAS.

Cesse, Hécube ; je ne l'écoute plus. J'ordonne à mes serviteurs de la porter sur le vaisseau qui doit la conduire en Grèce.

HÉCUBE.

Maintenant, qu'elle ne monte pas sur le même vaisseau que toi.

MÉNÉLAS.

Quoi donc ! est-ce qu'elle est plus pesante qu'auparavant (47) ?

HÉCUBE.