Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/202

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Loin de ma patrie.

HÉCUBE.

O Priam, Priam ! tu es mort sans sépulture, loin de tes amis ! tu ignores mes infortunes ; la mort ténébreuse couvre tes yeux, pieuse victime d'un meurtre impie ! O temples des dieux ! ô ville chérie !

LE CHOEUR.

En proie à la flamme et au fer destructeur, bientôt vous tomberez sans nom, et vous couvrirez la terre de vos ruines : la poussière s'élevant dans les airs comme un tourbillon de fumée sur l'aile des vents, m'empêche de reconnaître la maison que j'habitais, le nom même de cet empire disparaîtra: chacune de nous perd tour à tour ce qui lui fut cher, et déjà l'infortunée Troie n'est plus.

HÉCUBE.

Entendez, reconnaissez le fracas de ces murs qui tombent. La terre s'ébranle sous le poids d'une ville entière qui s'écroule. O tout mon corps frissonne, guidez mes pas tremblants.

TALTHYBIUS.

Allez commencer une vie d'esclavage. O malheureuse cité ! Cependant dirige tes pas vers les vaisseaux des Grecs