Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/383

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Ménélas.

Es-tu Grecque, ou née dans ce pays ?

Hélène.

Je suis Grecque. À ton tour, apprends-moi qui tu es.

Ménélas.

Je te trouve la plus entière ressemblance avec Hélène.

Hélène.

Et moi, je te trouve tout semblable à Ménélas : je ne sais que dire.

Ménélas.

Tu vois en effet devant toi ce mortel infortuné.

Hélène.

Ô que tu as tardé à venir dans les bras de ton épouse !

Ménélas.

Quelle épouse ?… Ne touche pas à mes vêtements.

Hélène.

Celle que t’a donnée Tyndare, mon père.

Ménélas.

Ô divine Hécate, que tes apparitions me soient propices !

Hélène.

Je ne suis pas un des ministres nocturnes d’Hécate.

Ménélas.

Je ne suis certes pas le mari de deux femmes.

Hélène.

Eh ! quelle autre que moi l’hymen t’a-t-il soumise ?

Ménélas.

Celle que je ramène de Troie, et qui est cachée dans une grotte voisine.


    Hist. nat., II, 7 : « Deus est mortali juvare mortalem. » Ovide, Métamorphoses, iv, 443 :

    Mihi numinis instar
    Germanam vidisse dabis
    .