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ION.

Créuse

En revenant à la place où elle l’avait exposé, elle ne le trouva plus.

Ion

Y avait-il quelques traces de sang sur la route ?

Créuse

Elle assure n’en avoir pas vu, malgré tous ses soins à explorer les lieux d’alentour.

Ion

Quel temps s’est écoulé depuis la mort de l’enfant ?

Créuse

Il aurait, s’il vivait, à peu près le même âge que toi[1].

Ion

Le dieu est injuste envers elle ; je plains cette malheureuse mère.

Créuse

Elle n’a eu depuis aucun autre enfant.

Ion

Mais si Phébus l’avait enlevé secrètement pour l’élever lui-même ?

Créuse

En se réservant à lui seul un bonheur commun, il n’agit pas avec justice.

Ion

Hélas ! que sa destinée a de rapports avec mon infortune !

Créuse

Toi aussi, étranger, tu causes sans doute les regrets d’une malheureuse mère.

Ion

Ah ! ne réveille pas en mon cœur des douleurs assoupies.

  1. Et nunc æquali mecum pubescente ævo.

    Et nunc æquali mecum pubescenteÆneid. iii