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ION.

Le Vieillard

Ô ma fille !

Créuse

Ah ! malheureuse ! ma vie n’est qu’une suite de douleurs, de souffrances intolérables. O mes amies, je suis perdue.

Le Vieillard

Ô mon enfant !

Créuse

Ah ! hélas ! la douleur pénètre jusque dans mes entrailles.

Le Vieillard

Ne te livre pas encore à l’affliction,

Créuse

Mais le malheur est là.

Le Vieillard

Avant que nous sachions

Créuse

Que puis-je apprendre ?

Le Vieillard

Si ton époux partage ton infortune, ou si tu es seule à plaindre.

Le Chœur

Ô vieillard, Apollon lui a donné un fils, il est heureux, lui seul, et sans elle.

Créuse

Ah ! ces mots mettent le comble à ma douleur et me préparent d’éternels gémissements.

Le Vieillard

Ce fils dont tu parles, est-il encore à naître, ou est-il déjà né ?

Le Chœur

Il est déjà né, c’est un jeune homme déjà grand qu’Apollon lui a donné : je l’ai vu.