Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/91

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mon frère mort à Argos, lui que je laissai encore à la mamelle, tendre fleur, faible enfant encore suspendu au sein de sa mère, Oreste, destiné à porter le sceptre d’Argos.

Le Chœur.

Voici un berger qui vient des bords de la mer ; sans doute il t’apporte quelque nouvelle.

Le Berger.

Fille d’Agamemnon, fille de Clytemnestre, écoute la nouvelle que je viens t’apprendre.

Iphigénie.

Qu’y a-t-il, pour me distraire du sujet qui m’occupe ?

Le Berger.

Deux jeunes hommes sortis secrètement de leur vaisseau ont abordé sur là terre des Cyanées victimes préparées pour la déesse, sacrifice agréable à Diane ! Prépare donc au plus tôt l’eau lustrale et les initiations.

Iphigénie.

D’où sont ces étrangers ? quel est le nom de leur pays ?

Le Berger.

Ils sont Grecs c’est tout ce que je sais.

Iphigénie.

N’as-tu pas entendu leurs noms ? Ne peux-tu me les dire ?

Le Berger.

Pylade est le nom que l’un d’eux donnait à l’autre.

Iphigénie.

Et quel était celui de son compagnon ?

Le Berger.

Personne ne le sait ; nous ne l’avons pas entendu.