On ne savait plus rien de Sima. On croyait qu’il était résigné à une séparation tacite, en attendant le divorce, quand, une nuit, très tard, des coups violents dans la porte de leur cabane réveillèrent les deux amants :
— Qui est-ce ?
— Au nom de la loi, ouvrez ! répondit une voix morose.
— Permettez-nous de nous habiller, répliqua Minnka.
— Ouvrez à l’instant, ou nous faisons sauter la porte !
Minnlca ouvrit, offrant à la loi le spectacle d’un jeune couple en chemise de nuit. Un homme, grand et maigre, y pénétra le premier. Derrière lui, se tenaient deux agents de police, en uniforme, et Sima. Le grand maigre frotta une allumette. Minnka lui présenta la lampe à pétrole, qu’il alluma. On vit alors qu’il était ceint de l’écharpe tricolore.
Le commissaire prit place sur une chaise et interrogea :
— C’est bien vous Minnka, épouse de M. Sima Caramfil ?
— Oui.
— Et vous couchez donc ici, avec ce jeune homme ?
— Comme vous voyez.
— C’est le flagrant délit d’adultère ! Je vous déclare tous deux arrêtés !
On leur passa des menottes sans même leur permettre de se vêtir. Minnka protesta :
— Vous n’allez pas nous conduire en ville, dans cet état ! La loi ne doit pas admettre une chose pareille. D’abord, j’ai froid.
Le commissaire répondit, mollement :
— La loi, c’est moi ! Et vous sortirez un moment dehors, dans cet état ! Puis, vous vous habillerez.