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Le troisième livre sacré, le Che-king, ou livre des vers, est une collection, faite encore par Confucius, des anciens chants nationaux et officiels depuis le dix-huitième jusqu’au septième siècle avant notre ère. On y trouve des renseignements très-intéressants et très-authentiques sur les anciennes mœurs des Chinois. Le livre des vers est souvent cité et commenté dans les œuvres philosophiques de Meng-tze et de Confucius, qui en recommandait la lecture à ses disciples. Il dit dans le Lun-yu : Mes chers disciples, pourquoi n’étudiez-vous pas le livre des vers ? le livre des vers est propre à élever les sentiments et les idées : il est propre à former le jugement par la contemplation des choses ; il est propre à réunir les hommes dans une mutuelle harmonie ; il est propre à exciter des regrets sans ressentiment. »

Le quatrième livre sacré est le Li-ki, ou livre des rites. L’original fut perdu dans l’incendie des anciens livres ordonné par l’empereur Thsin-che-hoang, à la fin du troisième siècle avant notre ère. Le rituel qu’on possède aujourd’hui est une réunion de fragments, dont les plus anciens paraissent ne pas remonter au delà de Confucius.

Enfin le cinquième livre sacré est le Tchun-theiou, ou le livre du printemps et de l’automne, écrit par Confucius, et qui tire son nom des deux saisons de l’année où il fut commencé et fini. Il comprend les annales du petit royaume de Lou[1], patrie de ce philosophe, depuis l’an 722 avant notre ère, jusqu’à l’an 480. Confucius

  1. Actuellement province de Chan-tong.