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de faire dans la maison le vide le plus complet. Les voisins de l’incendie sont obligés d’en faire autant, car les pillards, sous prétexte d’arrêter les progrès du feu, se hâtent de démanteler les maisons et d’emporter les matériaux, quand ils ne trouvent pas autre chose à voler ; c’est toujours autant de pris. On comprend ce que peut devenir un incendie avec de pareils auxiliaires. Il suffit de quelques heures pour faire disparaître deux ou trois cents maisons.

Dans plusieurs villes, pourtant, l’administration montre une certaine sollicitude au sujet de ces horribles attentats. Ainsi, comme nous l’avons déjà dit, elle fait crier au public de prendre garde au feu ; de plus, elle entretient, dans les rues principales, de grandes cuves en bois, toujours remplies d’eau ; il existe même quelquefois un corps de pompiers plus ou moins bien organisé. Aussitôt qu’un incendie se déclare, les mandarins se font un devoir de se rendre sur les lieux avec la troupe et les agents de police, afin d’écarter la populace qui, d’instinct, est toujours disposée à se transformer en bande de voleurs. Les pompes chinoises fonctionnent à peu près comme les nôtres ; on les nomme chui-loung ou yang-loung, c’est-à-dire dragon aquatique ou dragon marin. Yang-loung peut encore se traduire par dragon européen, ce qui tiendrait à prouver que les pompes à incendie sont d’importation européenne, et que les Chinois sont capables de se résigner à admettre chez eux les usages des pays étrangers.

Une chose que nous avons toujours admirée en Chine, c’est l’activité surprenante avec laquelle on se remet, immédiatement après l’incendie, à reconstruire les mai-