Page:Féron - La taverne du diable, 1926.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
75
LA TAVERNE DU DIABLE

explosion avait été fatale à Miss Tracey Aikins.

Puis, comme toute la basse-ville était peu à peu envahie par la population joyeuse, et au moment où, au travers de quelques flocons de neige qui tombaient encore, le soleil se montrait rayonnant et puissant, Dumas proposa :

— Eh bien ! mes amis, puisque tout le monde se réjouit, réjouissons-nous également. Venez, j’ai à la caserne encore une excellente cruche de vin, nous la viderons à notre santé !

— Bravo ! dit Lambert. Allons, Cécile, tu es transie, ça te fera du bien !

Et les trois amis se dirigèrent vers la caserne.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vers la mi-janvier Lambert épousait enfin Cécile Daurac.

Tel que le lui avait promis Carleton, Jean Lambert reçut ce jour-là ses galons de capitaine. Mais Carleton avait également promis à Cécile un cadeau… Il tint parole : il avait fait construire dans un faubourg de la cité une jolie villa qu’il destinait à une parente d’Angleterre qui allait venir au Canada. Mais cette parente étant morte sur l’entrefaite, Carleton offrit la villa à Cécile qui, naturellement, n’osa pas refuser.

Et par après l’on put voir souvent Sir Guy Carleton aller faire visite à ces deux braves rejetons de la vaillante race canadienne !

À ces moments, Carleton, Lambert, Cécile et Dumas, qui y venait également fort souvent, s’entretenaient des drames qui s’étaient passés à la Taverne du Diable. Car il restait pour eux un mystère à expliquer : la disparition si subite de Miss Tracey Aikins.

Mais plus tard, par des rapprochements, des déductions, Lambert avait pas mal approché de la vérité.

Puis il avait dit en guise d’oraison funèbre :

— Après tout, on ne peut pas dire que c’était une mauvaise fille !

Cécile se bornait à rire gentiment…


FIN.