Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

163
LA CAVALIÈRE

aux gardes de la porte de la Conférence, cette nuit où Jacques Stuart avait voyagé de Paris à Saint-Germain, sous une escorte de voleurs, déguisés en soldats du roi.

M. le marquis donnait ses ordres et faisait installer pour ses cavaliers un dortoir sous la remise.

Raoul fut inquiet. Jusque-là, les troupes régulières de M. le régent n’avaient pas pris, en apparence, du moins, une part active à la chasse qu’on livrait au prétendant fugitif.

M. le marquis de Crillon était assurément un noble jeune homme, mais ceux qui portent l’uniforme dépouillent leurs propres sentiments pour obéir à une consigne. Or, chacun savait bien, en ce temps, que le régent de France n’avait rien à refuser au roi d’Angleterre qui le tenait dans sa main. Cela était menaçant.

Raoul était seul ici pour garder le chevalier de Saint-Georges qui dormait, harassé de fatigue, dans le lit bien bassiné où la grande Hélène