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LA CAVALIÈRE

— C’est bon ! riposta Hélène. Alors, tu ne tiens pas à ce qu’on te donne ? C’est que tu ne m’aimes pas…

— Sœur ! répondit la fillette, puisque tu ne me laisses jamais avoir besoin de rien !

Mais Hélène était déterminée à se fâcher.

— Vous parlez comme un livre ! gronda-t-elle. L’hypocrisie vient vite aux enfants, à présent.

— Oh ! sœur ! murmura Mariole dont les doux yeux s’emplirent de larmes.

Hélène tourna la tête. Mariole lui prit la main par derrière et voulut la baiser.

— Je ne suis pas en train d’être caressée ! dit rudement la terrible fille. J’ai à vous gronder, et un peu bien… À nous deux, mademoiselle !

Mariole laissa tomber ses bras le long de son corps comme une condamnée, pendant qu’Hélène poursuivait :

— À nous deux ! N’avez-vous pas de honte ?

— Ma sœur ! supplia Mariole, qui joignit ses